Le mystère du volet de Fort Boyard (article Sud Ouest)

Le mystère du volet de fort Boyard

L'objet, convoité, est gardé dans un lieu tenu secret.

Le fort Boyard, autrefois, était équipé de ces volets. L'objet, convoité, est gardé dans un lieu tenu secret. Photo C. Pelletier

De mémoire d'anciens, il y a toujours eu dans le « coureau », entre le pertuis d'Antioche et Maumusson, des tempêtes bien propres à « sinsser » (rincer) la vigie du Père Fouras. De ces coups de vent qui, il y a encore cinquante ans, décrochaient les augustes volets censés rendre plus étanches les mille et une ouvertures du célèbre vaisseau de pierre, pour les échouer, telles fortunes de mer, sur le sable d'une plage de l'île d'Oléron.

Est-ce une tempête émule de Xynthia qui l'emporta dans ses bagages, ou est-ce un amoureux transi du fort Boyard qui le récupéra à deux brasses de la noyade annoncée, toujours est-il qu'une de ces honorables pièces de bois a trouvé son port en jetant l'ancre sur Oléron, il y a quelques années, à l'occasion d'une exposition consacrée justement au fort Boyard.

Désormais, ferrures au vent, avec tous ses clous carrés et son attache crochet, ce volet est devenu objet de curiosité pour les visiteurs qui le découvrent au détour d'une salle et un objet de mystère savamment entretenu. Car tel est son destin. Ses protecteurs tiennent à lui comme à la prunelle de leurs yeux; si on sait qu'il existe, on ne peut savoir où il est… Petit pan d'histoire locale, on lui applique cet adage bien connu « Pour vivre heureux, vivons caché ».